De la fraude à la révolte : Rennes (1702)

Aubert, Gauthier

Master 2 : Sciences humaines et sociales : Histoire : Histoire : Histoire, sociétés et cultures : Rennes 2

2015

2 vol. (249, 293 p.)

Archives départementales (Ille-et-Vilaine) - 2J 1697

Bibliothèque François-Lebrun (Rennes 2) - MH 3679/1-2

En début d'après-midi du 7 août 1702, une rébellion éclate dans la rue Saint-Germain à Rennes. Cette émotion populaire est une réaction violente contre des commis aux devoirs venus constater à l'origine une fraude sur quatre pipes de cidre. La saisie et la séquestration de la marchandise pour non paiement de la taxe est alors ordonnée par l'officier royal présent lors de la perquisition. Après le départ de ce dernier, Jeanne Pitouais, l'une des femmes propriétaires du cidre, tente d'empêcher la confiscation par les commis. Avec sa sœur et sa nièce, elles s'emparent d'une hache et de bâtons et menace les commis. Alertés par les cris et les appels de Jeanne Pitouais, les voisins s'amassent autour de cet événement insolite. Rapidement les insultes puis les pierres et les tuiles pleuvent sur les commis qui tentent de calmer cette foule hostile. Se sentant en danger, ils s'enfuient et sont alors poursuivis et maltraités par les habitants de la rue Saint-Germain jusqu'à ce qu'ils se réfugient dans leur bureau situé rue d'Orléans. Un procès-verbal est rédigé dès la dispersion des révoltés. Le pouvoir dès lors recherchera les coupables en engageant une longue action en justice qui s'achèvera par des condamnations exemplaires. C'est à partir des traces de la procédure que nous avons tenté d'étudier les faits puis d'identifier les composants institutionnels et culturels impliqués pour cerner cette émotion populaire. Nous avons également porté une attention particulière aux réactions des différents acteurs car elles sont révélatrices du fonctionnement de la société du début du XVIIIe siècle.